Kijno est planté dans son décor, ce décor inspiré de son œuvre, la rosace. Immense, imposante, elle apparaît comme un monument sur un autre, une sorte de fenêtre illuminée qui attire et fige le regard comme l’avait été celui des témoins de la crucifixion du Christ. Elle est un rappel au refus de l’indifférence, de toute indifférence et par conséquent une merveille non seulement pour la cathédrale elle-même mais aussi pour tous ceux qui la contempleront et comprendront sa représentation. Seules quelques parties plus ou moins floues de la rosace apparaissent en fond de tableau : au sommet de lui, la partie illuminée le révèle à travers son œuvre, à travers aussi l’espoir, la volonté de croire en l’aboutissement de l’Homme. De part et d’autre de ses épaules, la brume noire (peinture en bombe) soumet au doute omniprésent constituant le lien entre « la lumière ontologique  »  - seul le doute mène à l’aboutissement – et la base sombre, noire qui rappelle que le doute est aussi la source de l’angoisse, de cette déchirure qui, sous l’apparence de griffes plus ou moins visibles et de larmes noires dans le bas à droite du tableau, semble perpétuellement nous menacer. J’ai voulu que Kijno rayonne au cœur de son œuvre (contour doré du portrait) donnant presque l’impression d’en sortir. Son visage vert rend compte du renouveau de l’Homme. De sa lucidité, de sa profonde nature. En opposition – pour construire le doute -, les éléments et le contour de son visage sont en rouge évoquant ainsi et la contradiction et la violence, qui font que l’Homme, il le sait, reste encore vulnérable. Au fur et à mesure de la réalisation du tableau, j’ai tenu compte des diverse réactions de celles et ceux qui suivaient ce projet ; je tiens à les remercier. Je tiens également à remercier la galerie Régis Dorval qui a été en mesure de me fournir une photo de Kijno, l’Association Rénovation du site de la Treille qui m’a fourni les documents nécessaires à la compréhension et à l’utilisation de la rosace, les boutiques Toto pour ses toiles à bas prix et Pianos Schillio pour les châssis offerts généreusement. Je remercie aussi mes proches et amis, la ville de Lille et bien sur l’artiste Ladislas Kijno.

Hommage à Ladislas Kijno

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